LETTRE D’INFORMATIONS

Bulletin d’information n° 6  Mai 2017

              La lettre du Président

Comme vous le savez sans doute, notre Association fêtera ses 20 ans l’an prochain. C’est très jeune, au regard de la tâche qui nous reste à accomplir, mais c’est aussi l’âge où les projets se stabilisent et où l’expérience commence à porter ses fruits.

Notre réflexion, au moment de cet anniversaire, est soutenue par une réflexion plus large, au niveau régional notamment, sur les collaborations à mettre en place avec l’Afrique, partenaire égal, et qui doit participer totalement aux actions que nous mettons en place.  Nous travaillons donc à une meilleure concertation Nord-Sud, à la prise en compte accrue des associations qui oeuvrent sur place, à une communication plus fluide entre nos deux villes.

Dans ce cadre, et pour fêter dignement l’achèvement d’une période bien remplie, nous avons décidé de marquer cette date d’une façon toute particulière, en accueillant trois ou quatre  habitants de Kamadena ici à Chantepie. Ce projet a été approuvé par l’ensemble du Conseil d’Administration, et soutenu par la Mairie.

Le chantier de la mise en œuvre sera notre but pour l’année à venir !

 Lancement des 20 ans de l’Association

Le projet est donc lancé. Trois ou quatre personnes du village viendront à Chantepie, soit dans la première quinzaine d’avril 2018, soit dans la seconde quinzaine de mai. Leur accueil sera assuré par les membres de l’association, avec le concours de la mairie.  Ce séjour d’enrichissement mutuel sera l’occasion de multiples découvertes : ville, agriculture, école, patrimoine culturel.

Il est décidé d’informer Kamadena de ce projet par le biais de joseph Zizoun ou de Richard Paré, qui devront à leur tour informer les trois associations travaillant avec CSNS.

Les personnes choisies seront désignées par les burkinabés, avec cependant deux « exigences de CSNS » : qu’il y ait au moins une femme parmi les trois participants, deux s’il y a quatre participants ; qu’au moins un participant parle le français, pour des raisons évidentes de communication.

Pour préparer cet évènement avec la ville de Chantepie, l’idée d’un  projet unissant les deux communautés et notamment les élèves s’est imposée à nous, d’autant plus facilement qu’il y a une dizaine d’années, ce travail avait été mené deux fois avec succès avec Santo Tomas en Colombie. A l’école des Deux-Ruisseaux, un conte écrit à Chantepie avait été transposé en pièce de théâtre à Santo Tomas et filmé, puis communiqué aux élèves français. Entre  l’école des Landes et Santo Tomas, une correspondance scolaire avait permis à chaque classe de faire découvrir aux autres sa commune et sa culture, notamment chez nous le carnaval colombien et ses masques.

A ce jour, trois écoles de Chantepie, contactées, se sont dites très intéressées. Le projet se décidera en mai, date à laquelle les thèmes de l’école sont choisis. Le plus important pour nous est d’être au courant des réalités de l’enseignement à Kamadena.

Les dates de l’accueil que nous avons retenues – la première quinzaine d’avril ou la deuxième quinzaine de mai –  pour tenir compte de tous les impératifs de vacances ou de récoltes, demeurent.

 Assemblée Générale du vendredi 3 février 2017 et interventions sur  les coopérations avec le Burkina Faso

Monsieur de Pozanparque pour la marie s’est excusé. Après les différents rapports, votés à l’unanimité, et des nouvelles de Kamadena, grâce au diaporama commenté par Mélanie Le Moing et Daniel Vauléon, la soirée se poursuit avec deux interventions, dont nous vous donnons ici l’essentiel. Nous souhaitions, alors qu’approche le vingtième anniversaire de notre association, nourrir le contenu de la réflexion que nous avons entamée sur nos échanges avec ce village africain. Un pot a permis de poursuivre les échanges.

Intervention de Jean-Jules Lema Landu, originaire du Congo, correspondant à Ouest-France (Compte rendu de Marie Annick Doucet)

JLL fait part tout d’abord de sa grande tristesse face à l’évolution de l’Afrique et plus précisément du Congo où il a passé son enfance. Il en vient ensuite à la question que nous nous posons depuis quelque temps déjà : comment l’aide apportée par CSNS et d’autres associations est-elle perçue sur le continent africain ?

Au mot « coopération » JLL préfère l’expression d’ « humanisme libéral » pour ce qui concerne l’action des organisations non gouvernementales telles CSNS.

L’évocation de Kamadena fait ressurgir en lui des souvenirs de son enfance congolaise. Il en arrive au constat que les mêmes problèmes ( eau, soins, éducation…)subsistent plus d’un demi-siècle après l’indépendance. S’y ajoutent ceux de la surpopulation des grandes agglomérations due à l’exode rural, des bidonvilles…alors que les sols renferment des richesses fabuleuses. Le  Congo serait l’un des derniers états de la planète pour le niveau de vie, des routes auraient disparu,  les conflits seraient récurrents.

La  misère entraînerait des réflexes d’auto-défense : l’humanitaire pourrait apparaître ainsi comme un ennemi de la  culture africaine, complice de l’intellectuel local et de la « mafia » internationale. A la campagne il pourrait être considéré comme un « bon samaritain », certes, mais intéressé, d’où une certaine méfiance.

Aussi les ONG devraient-elles se montrer pédagogues, insister sur le fait qu’elles n’ont pas d’autres intentions que d’aider les populations locales,élaborer des pratiques comptables  claires et contrôler l’argent donné. Dans ces conditions l’Afrique aurait encore besoin d’associations humanistes comme CSNS.

En réponse aux remarques de JLL, Mariannick précise que CSNS part des besoins exprimés par les habitants de Kamadéna et que nous suscitons la création d’associations locales (école, maraîchage…), avec ouverture de comptes sur place et contrôle des dépenses. D’autres points sont évoqués : risque de perturbation du fonctionnement du village, sentiment  peut-être chez certains que d’autres sont favorisés. Difficulté de maintenir un lien dans la continuité (changement de directeur d’école par exemple)

Une question est également posée à JLL  par l’un des participants à l’AG sur le projet d’électrification de l’Afrique. Comment est-ce possible techniquement ?  Il faudrait d’abord construire des routes, les entretenir, utiliser de bons matériaux.

           Intervention de Mr Grégoire Conda

Monsieur Conda, invité lui aussi à cette assemblée, expose à son tour sa vision, basée sur son expérience au sein de diverses organisations. Nous devons, dit-il travailler ensemble, partager nos savoirs, à l’exemple de paysans bretons revenus d’un séjour en Afrique, qui ont appris des techniques pratiquées là-bas. La faiblesse de votre organisation, poursuit-il, c’est l’absence de burkinabés, il faudrait les associer à votre démarche. Evoquant  par ailleurs  une question évoquée précédemment, il souligne qu’on risque de bouleverser les relations au sein de Kamadena  si ceux qui parlent français ont plus de pouvoir.

Il lui est répondu que le premier président des parents d’élèves ne parlait pas français (il est venu à Chantepie il y a une quinzaine d’années). En ce qui concerne la présence de burkinabés dans notre association, celle-ci leur est ouverte ; plusieurs, d’ailleurs, y sont déjà intervenus mais il est difficile de maintenir une participation sur la durée.

En fait le problème essentiel, est-il rappelé,  est : comment les habitants de Kamadena peuvent-ils avancer ensemble pour faire aboutir le projet ? Ce sont des problèmes organisationnels qui se posent: communication suivie entre Kamadena et Chantepie, formation pour les villageois, choix de ceux qui viendront chez nous pour les vingt ans de l’association… Pourquoi ne pas faire venir des paysans ? Mais qui ? Sur quelle base ? Peut-être sur celle d’un projet (maraîchage, mécanisation…) et de l’expérience acquise.

On constate, pour finir, que, dans l’autre sens, les séjours qu’ont effectués à Kamadena des membres de CSNS et des jeunes (à l’occasion de chantiers) les ont beaucoup marqués.

Nouvelles de Kamadena

 Décortiqueuse et moulin

 Il y a quelque temps, les femmes s’étaient cotisées pour acquérir les pierres nécessaires à la construction du local de l’égreneuse ; aujourd’hui, et la construction a été rondement menée, le local est construit, le meunier est en place, et il y a déjà quelques bénéfices. Comme prévu, le bâtiment couvrira la décortiqueuse et le moulin, le local actuel de ce dernier devenant un abri de stockage. Dans ce projet, le CA a décidé de prendre à sa charge les frais d’acquisition de sable, ciment et autres matériaux nécessaires à la construction (environ 1200 euros)

Maraichage

Selon les dernières infos, le maraichage marche bien et les jardiniers vendent leurs légumes. Un souci : l’obligation de rationner l’eau, et il faut tenir encore deux mois. Problème de débit de pompe ou de nappe commune avec le puits ? Richard Paré, le nouveau président, s’occupera de régler le problème. Jacques envoie un mail à Donald Rumba, de Dédougou, qui a effectué le forage. Un universitaire de Bobo pourrait aussi emmener ses étudiants pour faire un diagnostic.

Il reste quelques points à discuter : le règlement intérieur (que faire si une parcelle n’est pas exploitée), l’entretien, la mise en place du budget, le fait qu’une personne monopolise 4 parcelles avec une moto pompe, le lien avec le nouveau jeune président.

Latrines

Enfin, l’école se verra dotée de latrines. Le projet s’est concrétisé grâce à Nicole Ebelé (Association CEPS, construire des écoles pour le sahel) : leur association ayant reçu une subvention de 7000 € attribuée – comme tous les ans – par la fondation JM Bruneau, ils avaient choisi de lancer la construction de 10 latrines à Kamadena. Mais il leur manquait 850 €, que CSNS a financés avec enthousiasme. La construction est presque achevée et elle est de bonne qualité. Nous nous félicitons de cette décision.

En bref …

Les groupes de travail

Pour faciliter le travail de l’association, et surtout la communication avec Kamadena, nous avons mis en place deux groupes de réflexion, l’un autour du maraîchage, l’autre autour de l’école. Ces lieux de travail, plus restreints, nous permettront de débattre plus facilement de questions précises, de mieux communiquer avec le village, et de nous concentrer sur des thématiques qui nous touchent davantage.

Bilan du salon Terre et flamme

CSNS a assuré la restauration de salon Terre et flamme cette année, de façon satisfaisante, mais avec quelques difficulté liées à la lourdeur de la tâche. Le salon aura lieu l’an prochain du 28 octobre au 1° novembre, 5 jours. C’est beaucoup pour des non professionnels : à l’unanimité, le CA décide que l’an prochain CSNS n’assurera pas le service « restaurant » du prochain salon. Nous conserverons seulement le bar et les gâteaux et viennoiseries. D’autant plus que la semaine solidaire occupera 3 week-ends en novembre prochain et que nous aimerions être plus présents lors de cette manifestation.

 Manifestations à venir

Fête de la musique, le 16 juin.

Le forum des Associations, qui nous permettra de relancer nos activités dès la rentrée.

 

Théâtre, le samedi 30 septembre à 20h30 et le dimanche 1° octobre à 15h30.

Féminin pluriel est une suite de 4 saynètes sur les femmes, avec 4 acteurs. Deux des pièces sont assez sombres, l’une sur les agressions qu’elles subissent, l’autre sur les femmes africaines. Les deux autres sont plus légères, dans le ton et le propos.

Calonice jouera ces pièces ce jour-là pour la première fois. Nous pouvons donc espérer une forte mobilisation. Cette formule de collaboration entre troupes amateurs et association a déjà été éprouvée lors de la représentation des Héritiers, par la même troupe Calonice, qui avait eu un grand succès, et plus récemment de Médecins malgré tout par la troupe amateur du Rheu.

Tarifs : 10 euros, 5 pour les étudiants.