Notre assemblée générale s’est tenue le vendredi 27 février 2015
Cette année, nous avions comme invité ;
Charles Ouedraogo, président de l’association des Burkinabés de Rennes. qui nous a fait une conférence sur la situation actuelle au Burkina Faso.
Au Burkina, Blaise Compaoré et son équipe tenaient le pouvoir depuis 27 ans. Il s’apprêtait à modifier la constitution pour pouvoir exercer un nouveau mandat quand l’insurrection a éclaté.
Au Burkina, 60% de la population a moins de 25 ans, et les jeunes n’ont connu qu’un seul régime.
L’économie était totalement prise en otage par les proches du Président.
30 et 31 octobre 2014 : la révolte est initiée par des femmes armées de spatules, ce qui est signe de non-retour. L’assaut est donné à l’Assemblée Nationale, l’armée est débordée, un million de personnes descendent dans la rue.
23 novembre 2014 : après le départ de Blaise Compaoré, l’organisation est difficile, les déclarations se multiplient. Finalement, un gouvernement de transition se met en place, dirigé par un diplomate de formation. Mais pour l’instant, l’armée, habituée à tenir le devant de la scène politique, est une composante du Gouvernement. Des élections démocratiques sont prévues le 11 octobre 2015.
Bilan : 33 morts
Bilan économique : 300 millions d’euros de dégâts sur tout le pays, dont des entreprises et hôtels des barons du régime, mais qui entrainent le chômage des employés. Perte d’environ un point de croissance (qui reste cependant à 5%) et prévisions de croissance révisées à la baisse.
Une situation actuelle compliquée
- revendications sociales (la population rurale reste la plus nombreuse, mais l’urbanisation s’accélère).
- militaires omniprésents
- instabilité des ministres, peu de marges de manœuvre
- des élections à risque et imprévisibles, car s’il commence à se nouer des alliances, il n’y a pas vraiment de leader. Les partis (ex parti au pouvoir, nouveau MPP, ex opposition PS) n’ont pas encore de programme. Il y a donc un risque que les ethnies ou les religions pèsent sur le scrutin, mais ce risque est assez faible. Officiellement, la première religion est l’Islam, mais dans les faits, ce sont les religions traditionnelles – animistes – qui dominent. L’influence française reste forte : dans la lutte contre le terrorisme, le Burkina est important. Beaucoup de cadres sont formés en Occident, mais de retour au pays, ils traitent plutôt avec les Chinois.
Une note d’optimiste pour terminer
- plus rien ne sera comme avant
- la jeunesse souhaite la démocratie
- les richesses seront de toute façon mieux distribuées.
cet échange très intéressant s’est prolongé par un petit buffet.